La Cathédrale St-Nicolas

Grand Orgue Aloys Mooser de la cathédrale de Fribourg. Cliché personnel (2006) 
C’est en 1283 que le chantier de la cathédrale a débuté avec le soutien financier des bourgeois de la ville. Après de multiples interruptions de chantier, elle fut achevée en 1490 avec la tour de style gothique flamboyant. D’église paroissiale, elle deviendra collégiale dès 1512 avec l’installation d’un chapitre de chanoines, puis siège de l’Evêque en 1615, mais ne sera officiellement désignée comme cathédrale qu’en 1924.

Le choix de l’emplacement est dû à la conjonction de deux puissants courants telluriques (en rose) à ne pas confondre à des réseaux géomagnétiques. Le courant principal remonte la Sarine, passe par les abbayes de Maigrauge et d’Hauterive, continue sur Lausanne où il se sépare en plusieurs branches. Le courant secondaire venant d’Avenches, capitale politique et religieuse de l’Helvétie romaine se mêle au courant principal dans le choeur de la cathédrale. Une superbe sculpture de vouivre orne l’angle sud-est. La vouivre est une sorte de dragon, symbole druidique des courants énergétiques subtils qui sillonnent la surface et les profondeurs de la Terre.
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Les phénomènes telluriques

Si vous avez la chance de pouvoir accéder au choeur, vous sentirez rapidement l’énergie du courant tellurique vous remonter le long des jambes. Au bout de 3 minutes, tout votre corps est parcouru de fourmillements et votre corps éthérique se dilate jusqu’à plusieurs mètres. La suite ne peut être décrite, car elle doit être vécue.
L’historien suisse Jacob Burckhardt est souvent cité pour avoir dit que la tour de l’église de 116 mètres de haut est la plus belle de toutes les tours de l’architecture chrétienne.
La tour est presque carrée à sa base, se prolonge en son centre par une section à 12 côtés, par dessus cette section, la tour devient octogonale et en forme de fuseau, et au-dessus de cela, se prolonge par une flèche.
Elle constitue la seule église gothique allemande dont la tour a été achevée au Moyen Âge (1330), et à miraculeusement été préservée jusqu’alors, survivant au bombardements de novembre 1944, qui détruisirent beaucoup des maisons environnantes. Au cours du bombardement, la tour devait résister à de lourdes vibrations, sa survie à ces vibrations est attribuée à son ancrage principal qui relie les sections de la flèche. Les vitraux avaient à l’époque été enlevés de la flèche et de ce fait ne subirent aucun dommage.
Avant 1827, la cathédrale était une simple église paroissiale. C'est pourquoi, contrairement aux autres cathédrales gothiques, la cathédrale de Fribourg n'a qu'une seule tour, seules les églises étant siège épiscopal ayant habituellement deux tours en Allemagne.
Depuis peu, on sait que l'architecte auteur du plan de la tour est Erwin von Steinbach, déjà réputé pour être le concepteur de la façade de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg.
La cathédrale comprend deux autel principaux : le grand autel de Hans Baldung, et un autre autel de Hans Holbein le Jeune dans une chapelle latérale.
Les vitraux sont des dons de guildes, et comprennent des symboles les représentants. La couleur profondémment rouge de certains des vitraux n'est pas la conséquence d'un colorant, mais plutôt le résultat de la suspension de nano-particules d'or[1].
En 2003, la tenture de Carême a été restaurée et remis en place avec un nouveau matériel de suspension. Elle pèse désormais plus d'une tonne et doit être déplacé de l'atelier avec de lourds appareillages pour son utilisation pendant le Carême.
Le clocher renferme une horloge monumentale de Jean-Baptiste Schwilgué datant de 1851.
Le beffroi de la cathédrale contient un ensemble de cloches impressionnant, l'un des plus grands d'Allemagne. La plus ancienne cloche encore en place est la vénérable "Hosanna" datant de 1258, sonnant en mi bémol 3 et pesant 3 290 kg. Cette cloche peut être entendue le jeudi soir après l’Angelus, le vendredi à 11 heures pour commémorer la Crucifixion (ce qui valut à la cloche le surnom de "Spätzleglocke", les fribourgeoises préparant traditionnellement les pâtes à cette heure-là), le samedi soir, et chaque année le 27 novembre, en souvenir du raid aérien sur la ville.
En 1959, quinze nouvelles cloches pesant ensemble pas moins de 21381 kg ont été coulées à Heidelberg par le maître-fondeur Friedrich Wilhelm Schilling. La plus grande sonne en sol2 et pèse 6859 kg. La plus petite, sonnant en ré5, pèse 79 kg.
En 2008, deux vieilles cloches jusqu'à présent hors d'usage ont été réinstallées dans le beffroi, portant à dix-huit les cloches se trouvant dans la tour. Une dix-neuvième cloche, destinée à sonner les baptêmes, est installée dans le clocheton dressé au dessus du croisillon sud du transept.
La cathédrale possède également un ensemble imposant de quatre orgues, totalisant pas moins de 144 registres, répartis sur quatre claviers et un pédalier. C'est donc l'un des plus grands orgues d'église du monde.
Fichier:Freiburger Münster Glockenturm.jpg
L'orgue principale, appelée "Marienorgel" ou orgue de la Vierge Marie, se trouve dans le bas-côté nord, date de 1965 et comprend 62 registres. L'orgue de la nef principale, installée en "nid d'hirondelle", date également de 1965 et comprend 21 registres. L'orgue Saint-Michel ou "Michaelsorgel", installée sur la tribune, a été reconstruite en 2008 et comporte 36 registres. Enfin, l'orgue de chœur date de 1990 et comprend 25 jeux. Les quatre orgues peuvent être jouées séparément ou toutes ensembles à partir d'un unique clavier.
Grand Orgue Aloys Mooser de la cathédrale de Fribourg. Cliché personnel (2006)